poupée de cire, poupée de son ✽ betty-lou guillemot

Orphelinat de plus de 300 enfants. Un de plus ce soir : un nourrisson. Sa mère suppliante tentait son enfant à la bonne sœur présente devant elle. « S’il vous plaît, prenez ma fille » Et elle s’en était allé, sans se retourner, disparaissant dans la nuit. Sainte Catherine toute émue et bouleversée referma le grand portail, l’enfant dans ses bras.


« Betty-Lou, tes parents adoptifs sont là », appela Sainte Catherine.
Et la petite de dix ans, quitta la grande cour où tout le monde courait pour se joindre à la bonne sœur et ce jeune couple. Le jour suivant, après avoir dit au revoir à ses camarades de toujours, elle s’en était allé, la main prise par celle de son père adoptif et celle de sa mère. Elle s’était retournée pour regarder le portail de l’orphelinat s’éloigner à mesure que la voiture avançait sur la route. Sa meilleure amie le bras tendu en travers le portail noir, qui lui faisait une dernière fois ses adieux. Betty-Lou souriait, puis interrompu par la voix de celle qu’elle devra prendre l’habitude d’appeler maman, elle s’installa convenablement sur le siège et boucla sa ceinture.

Betty-Lou a toujours vécu à Avignon, avant de venir s’installer au Québec car son père adoptif avait décroché un travail plus intéressant et qui rapporterai un peu plus d’argent. Du jour au lendemain, la famille Guillemot n’eut pas d’autre choix que d’emménager de l’autre côté de l’Atlantique. Adieu la ville qu’elle aimait tellement, bonjour le nouveau territoire. Betty-Lou avait un grand frère prénommé Arthur. Contrairement à elle, il n’était pas vraiment enchanté de partir. Il avait seize ans et suite à leur départ il allait devoir quitté ses amis, son lycée et surtout sa petite amie avec qui il était depuis cinq mois. Comme les parents disaient : si c’est la femme de sa vie, ils ne perdront jamais contact. Le couple Guillemot est la preuve vivante de cela. Charles le père avait connu sa femme Diane au collège, avant de se quitter à cause d’un déménagement. Ils s’étaient recroisés pendant leur étude à l’université et depuis ce jour, ils ne s’étaient plus jamais quittés. Même si le récit de leur idylle était poétique, il n’avait pas le don de réconforté Arthur qui se montrait colérique et limite capricieux. Betty-Lou se souvient même avoir entendu un claquement, du genre quand vous, vous prenez une gifle. L’expression grave sur le visage de sa mère démontrait cette réalité. Betty-Lou s’était alors pressé d’avaler le reste de ses céréales pour filer à l’arrêt de bus.

Même si ses amies lui manquaient, Betty-Lou était heureuse dans sa nouvelle maison et dans son nouveau pays. Tout comme en France, elle se montrait appliqué dans son travail scolaire, multipliant les bonnes notes et les attitudes exemplaires. Les bonnes appréciations de ses professeurs réconfortaient ses parents, apaisant un peu la colère sur l’aîné. Arthur n’aimait pas l’école. Son comportement devenait de plus en plus exécrable et ils fréquentaient de très mauvaises personnes. Betty-Lou entra un jour dans sa jambe, le surprit quelque chose au bec ; et cela ne ressemblait en aucuns cas à une cigarette. « Betty dégages merde ! » avait-il crié. Elle avait filé, fermait la porte de sa chambre pour travailler. Les parents n’étaient pas là, et Arthur profitait de leur absence pour se fumer un bédo. Betty-Lou était naïve c’est vrai mais en aucuns cas elle était aveugle. Elle avait bien compris ce qu’il faisait : si son frère commençait à fumer comme ses nouveaux copains, les soucis déjà présent à la maison allaient en s’empirant. Elle ne toucha aucuns mots aux parents. Loin de là le fait qu’elle se fichait de voir son frère se ruiner la santé mais si elle parlait que ce soit un petit peu sur ce qui s’était produit cet après-midi, Arthur ne serait pas du tout content.

La première fois que Betty-Lou eut affaire à un garçon – il s’agissait du meilleur ami d’Arthur. Il s’appelait Clark et quand il venait à la maison, il avait toujours tendance à la regarder quand Arthur s’éclipsait. Betty-Lou ne l’aimait pas du tout. C’était le garçon le plus classe selon les filles de l’école mais il fallait le regarder de plus près avant de vouloir de lui. Il puait la cigarette et autres plantes folkloriques qui fait tourner la tête ! Il boit trop de bières et est toujours aux bras des filles les plus idiotes. Betty-Lou voulait lui balancer toutes sortes d’injures à la figure mais c’était à peine si elle avait le courage de le faire. Au contraire, elle préférait s’enfuir. Un jour, Arthur tarda à revenir de sa chambre. Betty-Lou qui était assise sur le haut tabouret en train de travailler sentit quelque chose lui caresser le cou. Elle fit volte-face le cœur battant. Clark la regardait ou plutôt la manger du regard. Elle en faillit tomber de son siège. Et il commença à la caresser dans le dos et enfouir sa tête dans ses cheveux. « T’es plutôt canon dans le style coincée. » susurra t-il salement. Il lui attrapa le poignet et la fit descendre de son siège, presque à la faire tomber et il plaqua ses lèvres contre celle de Betty-Lou. Elle le repoussa violemment en vain. Il prit emprise de ses hanches et vint la plaquer contre le mur. Par mégarde, le vase posait sur une petite table tomba par terre, se brisant dans un bruit sourd. A ce moment là, Arthur déboula dans le salon. En voyant le regard écarquillé de sa sœur, l’eau du vase et ce dernier brisé avec les fleurs au sol il comprit tout de suite. Betty-Lou tremblait. Ce n’était pas normal. Arthur envoya son poing dans la gueule de Clark et le jeta dehors avant de refermer la porte d’entrée. Il prit Betty-Lou dans ses bras et lui demanda pardon. Jamais plu, il n’avait parlé à son dit meilleur copain. Betty-Lou avait peur de Clark, Betty-Lou a toujours tendance à se méfier des garçons.